Laboratoire international
de création artistique – Lyon
Vendredi 23 novembre 2012 à 21h45
Lecture
Objet de fascination et de rejet, Les 120 journées de Sodome est un diamant de la littérature classique qui brille depuis 1785 dans l’enfer des bibliothèques. Le Marquis de Sade est incarcéré à la Bastille depuis huit ans, lorsqu’il l’écrit. Privé de liberté, il laisse libre court à ses fantasmes les plus cruels. Le manuscrit, dont l’histoire est incroyablement romanesque, va sans doute rejoindre bientôt la Bibliothèque Nationale de France. Un patrimoine commun donc. Mais est-il partageable ? Avec Hippolyte Girardot, il faut tenter l’aventure. Pour dire que l’art doit être vécu le plus librement possible pour nous permettre de penser.
« Au début, dans les années 70, il voulait juste aller en Californie, pour les filles aux seins nus et les guitares peintes en bleu et violet. Ensuite, il voulait juste dessiner puisque c’était le meilleur endroit où vivre, respirer, s’amuser, regarder le monde, avoir des amis et flemmarder dans des musées. Et puis, en faisant l’École des Arts décoratifs, il a mis du mouvement dans les dessins, soi-disant pour les “animer”, leur “donner une âme”. Mais c’est pas tout à fait juste, le mouvement n’est pas l’âme. Alors, comme il avait un “moi vague”, il s’est lentement déplacé devant une caméra, un truc pour fixer l’âme qui s’évapore. Il est même devenu célèbre. Malgré lui. C’est grâce à ce rapt de lui par les autres qu’il a commencé à approfondir l’existence. En laissant vivre cette vision biographique et en commençant une autre. En fait oui, c’est toujours un autre qu’on raconte dans sa propre bio. »
Hippolyte Girardot
5€
ven 23 novembre 2012 / 21:15
Cette lecture est à réserver aux oreilles averties.