Biographie
Alix Denambride étudie les arts du spectacle et les lettres modernes à l’Université Lumière Lyon II et se forme à l’art dramatique
à l’ENM de Villeurbanne et auprès du pédagogue Alexandre Del Perugia. Souhaitant se tourner vers la mise en scène, elle est
assistante de 2010 à 2012 : Éric Massé et Angélique Clairand (Cie des Lumas) ou encore Mark Tompkins (Cie I.D.A.).
Conquise par la dynamique des nouvelles formes de création en espace public, elle intègre en 2011 la FAI-AR (Formation
supérieure d’art en espace public) à Marseille. Dès lors, elle crée la Compagnie sous X et explore les espaces non voués à la
représentation au travers d’une écriture qui questionne la potentielle théâtralité de la réalité. Elle crée No Visa for this Country en
2014 (In du Festival d’Aurillac en 2015) et Terre Commune en 2017 (In du Festival Chalon dans la Rue). En 2021, elle écrit la fiction
photographique in situ Adolescences avec le photographe Sébastien Normand. Cette écriture contextuelle poursuit la voie d’un
travail artistique s’efforçant de réunir les phases d’écriture, de création, d’action culturelle et de diffusion, à travers l’exploration
de territoires impliquant des relations dans le temps. Elle co-écrit avec Emmanuel Vigier, l’ouvrage Terres Communes Vies et morts
dans la rue, du web-doc au théâtre, une traversée documentaire, troisième opus d’une trilogie relatant leur traversée documentaire (ouvrage
paru aux Éditions Deuxième époque en 2022). Parallèlement, elle poursuit son travail de performeuse lors d’évènements dans
des lieux spécifiques comme des hôtels avec notamment Conversation with a stranger à Bruxelles (Belgique) en 2013 et Hotel Obscura
à Vienne (Autriche) en 2015. Elle oeuvre également pour d’autres artistes en tant qu’assistante, regard extérieur ou comédienne,
en France et à l’étranger (Collectif Orbe, le blÖffique Théâtre, l’Agence de Géographie Affective, KompleXKapharnaüM,
Judith Nab, Loop-s, GK Collective, La Fabrique Fastidieuse, 1 Watt, KMK…). Elle collabore régulièrement à la FAI-AR en tant
qu’intervenante.
En revêtant la lettre X, je témoigne de ma liberté à être pluriel, multiple, variable, contradictoire. J’associe des artistes et des regards
spécialisés issus de différents horizons (metteur·e·s en scène, chorégraphes, créateur·rice·s sonores, documentaristes, photographes,
sociologues, architectes, urbanistes…). Dans ce groupe à géométrie variable, les processus sont résolument collaboratifs.
Je propose, par l’écriture et la mise en espace, d’explorer différentes formes de théâtre. J’entends par théâtre un récit mettant en jeu
figures et/ou personnages, et spectateur·rice·s dans un espace commun. Les dispositifs scéniques s’inventent en fonction de la place
que je souhaite donner à ceux qui regardent. Ces espaces, qu’ils soient intérieurs ou extérieurs, ne sont pas dédiés à la représentation.
Ma démarche est curieuse des accidents et des contraintes créatives qu’offre le frottement au réel. Mes travaux sont le fruit de
contextes, et l’ensemble de ces conditions naturelles, sociales et culturelles constituent le décor dans lequel se jouent mes drames.
Mon écriture s’élabore à partir d’archives et de matières documentaires. Le travail d’enquête en est le socle. Les formes que je
donne à voir interrogent le lien entre le document et la fiction et questionnent la potentielle théâtralité de la réalité.
J’ai développé au fil de mes créations une réelle faculté à m’intégrer de manière sensible aux espaces et aux publics. Certains de
mes travaux sont identifiables par leur indispensable implication temporelle et humaine sur des territoires. Cette temporalité, je la
revendique puisqu’elle participe à la compréhension du contexte et à la création du lien qui permet de me connecter à l’espace et
aux personnes qui le peuplent.
Résidence — Légendes pavillonnaires
“L’un des moteurs de la littérature, à mes yeux, consiste à confronter la part civilisée des hommes, à leur part de sauvagerie.”
Joyce Carol Oates
Le point de départ de cette écriture est une curiosité née à la faveur de plusieurs résidences menées dans ces typologies d’espace et sur lesquelles je porte un regard étranger : les “zones pavillonnaires”. Ces lieux ne sont à priori ni les espaces des classes populaires, ni ceux de la bourgeoisie, et représentent l’accès à la propriété et à la norme. Avec ces clôtures qui séparent les maisons, parfois ces panneaux “voisins vigilants”, ces zones me racontent le rétrécissement des espaces publics et des communs, au profit de l’essor du confort résidentiel individuel.