Biographie
Louise Siffert se forme à la scénographie avant d’intégrer l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts à Paris. Elle est membre de DOC !, espace artistique autogéré à Paris. Les performances et films de Louise Siffert interrogent les communautés politiques en marge et leurs archives. À travers la fabrication de costumes, d’accessoires, de bandes sonores, Louise Siffert crée et investis des décors visuels qui nous plongent dans un univers bricolé, immersif et grotesque rappelant l’esthétique «camp» et dissidente de l’artifice. Son dernier projet WE HAVE DECIDED NOT TO DIE , a été montré au festival Actoral, à la Ménagerie de Verre et au Centre Pompidou. Avec Lavender Nightmare (création 2026), elle entame une recherche autour de la représentation de la vampire lesbienne dans différents corpus d’oeuvres filmiques et littéraires.
Résidence — LAVENDER NIGHTMARE
Sous le brouillard épais d’une machine à fumée se cache un manoir en carton-pâte aux détails miniatures détaillés. À l’intérieur, des acteur·rices aux dents aiguisés jouent de manière “camp” et merveilleusement faux, sur le son strident d’un thérémine qui s’active dès que les nuages passent et obscurcissent la lune. Dans une
grande course contre le temps nouvellement infini et leurs transformations monstrueuses en vampires (en lesbiennes?), elles luttent de façon sinistre et parfois
émouvante contre ce qui semble être leurs actions et leurs désirs «contre nature». Et, alors que les cauchemars deviennent de plus en plus intenses, les soupçons de
plus en plus évidents, la prise de conscience de ce qu’elles pourraient être en train de devenir, les poussent (à travers une énième couche épaisse de brouillard
ridiculement dense qui envahit le plateau) à l’inévitable…Morsure
LAVENDER NIGHTMARE s’inspire des films de “Universal Classic Monsters”, des Teen movies mélodramatiques et d’une manière plus générale, de tous les films de vampires lesbiens écrits et filmés par des hommes. Ce travail est une extension de mes projets de performances et films antérieurs : ils s’intéressent aux archives de l’histoire des cultures queer, tendant à penser une transformation collective de nos sociétés définies comme néolibérales.
Chacune de mes oeuvres traite de la question de l’archive à travers un motif différent qui touche notre environnement contemporain. Pour la réalisation du projet LAVENDER NIGHTMARE, je travaillerais à partir d’archives de communautés LGBTQ+ et de la représentation de la vampire lesbienne dans différents corpus d’oeuvres filmiques et littéraires. Je transformerai ensuite ces archives en objets plus largement accessibles à travers la construction d’un espace scénographique, musicale et à travers la forme populaire de la Sitcom.