Biographie
Formé comme comédien à Paris, Nicolas Barry commence à écrire et à pratiquer la mise en scène, avant d’être accepté à l’Ensatt dans le profil Écrivains dramatiques, dont il sort en 2018. Dans la foulée, il travaille également comme chorégraphe à Lyon grâce à une bourse de recherche-création. Aujourd’hui, il donne des ateliers d’écriture et des cours de théâtre, et élabore une sorte d’écriture scénique qui fait le lien entre son goût pour le texte dramatique, la danse, la performance et les arts plastiques.
Trained as an actor in Paris, Nicolas Barry began writing and directing before being accepted into the Ensatt’s Dramatic Writers program, from which he graduated in 2018. Shortly thereafter, he also worked as a choreographer in Lyon, supported by a research-creation grant. Today, he leads writing workshops and theater classes, and is developing a form of stage writing that bridges his love for dramatic text, dance, performance, and the visual arts
Nicolas Barry a bénéficié du programme Pépites de 2021 à 2024.
RÉSIDENCE — Humb
Humb is a giant. Seven years ago, he lent grains to villagers in exchange for their promise to give him back their weight in wheat seven years later. The time has come for him to claim his due. But the villagers don’t have enough to pay. So, Humb must devour them, as per the contract. Inspired by this play on the origins of debt and slavery, written by Mathilde Soulheban, Ensemble Facture presents a hybrid performance blending dance and theater: an anarcho-masochistic tragedy-ballet where BDSM aesthetics meet the epic of Gilgamesh, where political theater intersects with The Rite of Spring, and where the origins of collective submission to voracious capitalism are explored.
RÉSIDENCE — Le Rêve de voler
Pour commencer, il s’agit d’un duo. Je veux dire plutôt, d’un dialogue. Enfin non : c’est un échange. Un échange de bons intérêts. Une sorte de troc.
Depuis trois ans, et notre rencontre dans le cadre d’un post-diplôme rapprochant l’ENSATT et le CNMSD de Lyon, je fais de la danse avec Sophie Billon. Après les Obsèques du Grand Paon, nous sommes en train de créer une nouvelle pièce Grand Crié, avec deux autres danseur.se.s, un musicien et une autrice. La fréquentation régulière des corps dansants, des studios du CND et d’ailleurs, après avoir été pour moi l’opportunité du développement fort inattendu d’une pratique de chorégraphe, a été aussi à l’origine de la révélation d’une sorte de faiblesse : je ne sais pas danser.
Sophie Billon, elle, à l’inverse, sait danser. Elle a de la chance. Elle fait des choses incroyables. Evidemment, c’est admirable d’avoir une telle maitrise de son propre corps. On n’imagine pas que cela puisse aussi, un tel corps, aussi bien sculpté, aussi bien entrainé, être l’endroit d’une faiblesse. Pourtant si. Le corps de Sophie, lorsqu’il est vu par certain.e.s spectateur.ice.s, est une curiosité. Car Sophie. A une musculature particulièrement développée, qui ne correspond pas à la norme attendue de la féminité. Une fois, un étudiant du CNSMD a regardé la cuisse de Sophie, et sans exagération, l’a décrite comme l’aurait fait un membre du comité local d’un concours régional agricole.
Il y a quelques année, un prof de théâtre, quand je suis entré sur scène pour donner la réplique à une camarade qui passait un extrait d’une pièce de Brecht, a dit à cette dernière « Vous allez franchement demander à ce poireau de jouer votre aviateur ? »