Biographie
Victor est comédien et DJ, David est plasticien et directeur artistique, ils se sont rencontrés durant la formation Magie Nouvelle menée par Valentine Losseau et Raphaël Navarro au CNAC en 2021. Au départ plutôt timides dans leurs échanges, leur connexion s’est faite suite à des rires impromptus face à des situations incongrues. Au-delà de la Magie il s’est avéré qu’ils partageaient les mêmes goûts pour l’absurde, les loufoqueries, les imitations, les gags et les comédies populaires. Après plusieurs mois de conversations et d’expérimentations, la collaboration est apparue comme une évidence. L’idée était d’imaginer un dispositif qui propose une autre approche pour le spectateur et un nouveau terrain de jeu dans lequel on peut expérimenter : humour, son et magie.
Victor Hollebecq
Né en 1994, vit et travail à Lyon. Comédien, DJ, circassien et clown, formé à l’Ecole de Cirque de Lyon (2012 – 2014), où il a notamment pris goût au jeu et au travail sur le mouvement. Il a ensuite suivi la formation professionnelle du Samovar (2014/2016). Il a joué, avec le Blöffique Théâtre, la Cie Le Bateau de Papier, la Cie Les décintrés (en costume), la Cie Tout en Vrac. Actuellement, il travaille avec la Cie Toi d’Abord, la Cie Les Güms, la Cie du Fil à retordre, le collectif Les Chouettes ululent et avec la Cie Coïncidences ?. Il crée DJ T-T en 2016, une rencontre entre clown et Dancefloor. Parallèlement, il est DJ et producteur sous le nom de VHS, notamment avec le collectif Kindergarten Party, le collectif Le Consoeurtium et dans le spectacle vivant pour la Cie Brûlante.
David Perreard
Né en 1990, vit et travail à Paris. David Perreard est diplômé de la Villa Arson (Nice) en 2015, après un passage à la FAMU (école supérieure de cinéma de Prague) en 2013. David est vidéaste et directeur artistique. Il réalise tout type de vidéos, que se soit pour des installations dans des expositions ou bien clips et autre contenus digitaux. Ses vidéos sont toujours remplies d’effets spéciaux (mécaniques et digitaux), de marionnettes et diverses bizarreries. Il s’agit pour David Perreard de re-penser la pratique du film et de la vidéo non seulement comme de l’art mais aussi comme une forme (industrielle) de magie. Depuis 2018, il réalise des décors et accessoires pour le cinéma, la TV, la publicité et le spectacle vivant. Que se soit Marionnettes géantes de Céline Dion pour le Cabaret Madame Arthur, set design chic pour l’industrie du luxe ou bien objets bling bling pour clips de Rap. Depuis 2022, David collabore avec le groupe Ascendant Vierge pour lequel il réalise de nombreuses vidéos et coordonne artistiquement leur tournée 2023.
RÉSIDENCE — Ne me faites pas entendre ce que je n’ai pas dit
Ne me faites pas entendre ce que j’ai pas dit est un spectacle intimiste pour une cinquantaine de personnes. Les spectateurs sont attablés autour d’une scène sur laquelle a lieu la performance. Ils assistent à un seul en scène particulier : à proximité du comédien comme dans une cave de stand-up, sauf que cette fois-ci il est “ lying down ” (couché). L’écoute se fait au casque : le comédien s’adresse alors via son micro ASMR directement dans le creux des oreilles du public. Un rapport très intime et sensoriel avec les spectateurs.
Il est important pour nous de considérer le public dans la dramaturgie : parfois pris à parti, parfois acteur passif et à chaque fois visible du reste des spectateurs.
Le dispositif, la posture du comédien et sa proximité avec le public permettent de nouvelles possibilités d’écriture à la fois sensibles et comiques. Une grande partie de la dramaturgie sera trouvée lors du travail en plateau, laissant aussi une grande place à l’improvisation selon les situations. Sous ses airs de performeur sûr de lui, notre personnage est finalement bel et bien un “clown”.
On aime le définir comme un ringard tocard adorable. Quelqu’un qui prétend être ce qu’il n’est pas, bloqué dans certains clichés de lui-même, mais toujours sympathique. Il est sincère mais pourtant ses agissements et discours sonnent faux ou douteux. Un comportement parfois adolescent qui devient drôlement pathétique transposé dans un corps d’adulte.
Notre personnage à ces allures du “loser sympathique”, qui malgré les stéréotypes devient touchant. Il veut bien faire, son désir d’être aimé le pousse à oublier complètement qu’il est cloué au sol. Tout le monde se rend compte que ça ne va pas, sauf lui. La position du comédien, paralysé provisoirement, est plutôt tragique, mais son comportement décalé va rendre la situation absurde. Finalement avec l’aide du public, sa chûte deviendra le déclencheur pour enfin se libérer et nous invite aussi à nous interroger sur notre propre sincérité.
Au cours de son discours, il se met à nue, au point de matérialiser ses fantasmes et projections. Il n’est pas le seul à halluciner et les effets magiques permettent au spectateur un accès augmenté à son esprit, au-delà du langage. La magie devient alors un outil à la dramaturgie pour faire ressentir ce que vit le personnage. Il n’est plus le seul dans ce voyage, embarquant avec lui ses confidents au milieu de ses délires animés.