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Apophénies
D.M.R.A. + DAS KINN + DEEAT PALACE
Apophénies
Sous l’étendard fantasque Danse Musique Rhône-Alpes (D.M.R.A.), Loup Gangloff creuse le sillon d’une musique de danse confectionnée à grand renfort de boucles analogiques et de percussions. Dans une installation vidéo immersive, il invite l’artiste allemand Das Kinn et Deeat Palace, nouveau projet de Marion Camy-Palou (Oktober Lieber), pour explorer la quatrième dimension du dancefloor.
Muni d’un singulier instrumentarium, Loup Gangloff invoque à travers ce nom de scène, D.M.R.A (Danse Musique Rhône-Alpes), les esprits de ces poncifs du club d’avant, de la dance commerciale des années 90 et ses contre-pieds les plus radicaux. Accompagné de ses acolytes Das Kinn et Deeat Palace, il concocte une expérience immersive et englobante sous la forme d’une installation vidéo et sonore. Accompagné de ses acolytes Das Kinn et Deeat Palace, il concocte une expérience immersive et englobante Apophénies sous la forme d’une installation vidéo et sonore conçue avec la vidéaste Bonnella Holloway.
Dans le cadre d’Azimut
D.M.R.A
Dès 2011, Gangloff concilie son passif de plasticien à ses ambitions de musicien, et se lance en compagnie de Frédéric Mancini dans l’élaboration de batteries connectées à des synthétiseurs analogiques faits maison permettant d’introduire mélodies, textures, hasard et erreurs à la polyrythmie métronomique générée à quatre mains. Neuf ans après, le duo Deux Boules Vanille enchaîne les performances tribal-noise torrides sans jamais perdre de vue le désir de recherche, d’interaction et d’expérimentation qui est le cœur du projet et la raison d’être de sa technicité. C’est certainement ce besoin permanent d’exploration qui a récemment amené Gangloff à réactiver Danse Musique Rhône-Alpes, son projet solo, et à poursuivre les expérimentations d’ «Alerte à Walibi», cassette sortie en 2016 sur le label allemand MMODEMM.
L’avatar Danse Musique Rhône-Alpes est un hommage nostalgique à la dance commerciale des années 90 mais également aux formes les plus brutes et radicales de la musique électronique. Une volonté de Gangloff de saluer l’immédiateté régressive des mélodies plastiques aussi idiotes qu’addictives tout en criant son amour des dé/ constructions rythmiques directes et physiques. La promesse amusée de vénérer les codes de la dance autant que ses détracteurs maléfiques et de faire emprunter à D.M.R.A les trajectoires les plus obliques de la house de Chicago autant que les ornières les moins praticables de la techno lo-fi, et de s’inscrire ainsi dans la lignée de ces musiques électroniques de transe collective qui ont réussi à fondre les archétypes du club populaire à des expérimentations bruitistes, offrant ses heures les plus cathartiques à la danse sociale.
C’est donc armé d’un singulier instrumentarium que D.M.R.A invoque les esprits de ces poncifs du club d’avant, et ses contre-pieds les plus radicaux, pour en ressusciter l’absurdité, l’urgence et la physicalité dans des compositions brutes – entre fausse musique traditionnelle et « techno povera » – qui semblent répondre à un rite précis tant dans l’exécution que l’enregistrement.
Bricoleur adepte du DIY, le percussionniste s’est constitué une large palette d’instruments – des toms basses, au marimba, en passant par des pots en terre, des tasseaux de bois et divers éléments de batterie préparés – à partir de laquelle il conçoit des structures rythmiques aux textures sonores infiniment contrastées qu’il étaye de motifs électroniques générés par des synthétiseurs et une groovebox. Gangloff utilise la bande magnétique pour fixer le résultat de ses constructions sonores, ce qui leur confère un grain particulier et en accentue le caractère brut ; mais le quatre pistes est également un instrument à part entière dans la composition puisqu’il permet de jouer sur les hauteurs de notes et la dynamique des sons captés en modulant la vitesse de défilement. Ce mode opératoire affine l’identité sonore de Danse Musique Rhône-Alpes et donne à ce second album un positionnement esthétique des plus singuliers.
‘Shit Forest’ se décline en dix morceaux et autant de titres, à la symbolique potache un peu branque, potentiellement inspirés d’un roman d’aventure ou d’une séance de spiritisme doublée d’un tutoriel de bricolage furetant entre l’électro 8-bit à base de caoutchouc naturel, l’acid mentale affutée au canif et la musique concrète pulsée. Au delà des intentions et du concept amusé, Danse Musique Rhône-Alpes fraye sans complexes entre l’électro aussi furieuse que tordue de l’allemand Errorsmith, l’artillerie indus rauque de l’américain Container et la techno povera du label lisboète Principe et affiche une maturité stupéfiante. Promenons nous et perdons nous dans ‘Shit Forest’, le Loup y est bien.
DAS KINN
Das Kinn ressemble au fantôme de FALCO, piégé dans votre placard pendant sa routine quotidienne de power yoga. Ou peut-être à un amalgame étrange mais cohérent de Post Punk, New Age et au son d’un chien en colère. Das Kinn est le nouveau projet de Toben Piel, entité basée à Francfort, qui parcourt les chemins lointains du son depuis près de 2 décennies maintenant. Que ce soit avec la formation synth-hardcore Antitainment, le duo de performances Les Trucs, avec des collages de bandes comme FM Aether, en tant que co-créateur du label MMODEMM ou avec des commandes de création pour le théâtre et la radio. Son nouvel EP 4 titres nommé « Die Knochen » sortira le premier octobre sur Ichi Ichi et Mangel Records ; un disque vinyle pratique de 10 pouces.
DEEAT PALACE
Deeat Palace est le projet solo de Marion Camy-Palou, par ailleurs vue et entendue dans Oktober Lieber, Nacre et Officine. Son univers sonore se situe quelque part entre la harshnoise et l’électro expérimentale. Elle intègre dans un set des plus sobres drones, motifs percussifs, claquements métalliques, rythmiques bancales, sonorités club malaisantes…Une approche musicale qui convie à des transes aussi inconfortables que presque dansantes.