Laboratoire international
de création artistique - Lyon
Théâtre / Danse /
Cirque / Musique
Laboratoire international
de création artistique – Lyon
Du 4 au 13 décembre 2017
Résidence
Les artistes sont accueillis en résidence aux Subsistances pour le projet Là-haut le cloud, ici le soleil. Cette création sera présentée vendredi 15 et samedi 16 décembre 2017, dans le cadre du festival Nuage numérique.
Une intervention artistique en espace public, une joyeuse mystification scientifique, une vraie-fausse enquête techno-ethnologique, une fenêtre ouverte en pop-up dans le quotidien d’un lieu pour générer un courant d’air dans les représentations du numérique… Là-haut le Cloud ici le Soleil est un détournement poétique de la ville numérique.
À l’heure de la disruption décrite par Bernard Stiegler, ce projet réagit à la mutation des rapports sociaux dans un système qui paradoxalement, tout en démultipliant quantitativement des relations sociales, produit in fine de la solitude. Que cherchons-nous de l’autre côté de l’écran : un prestige social, une dose d’endorphines médiatiques, un aperçu du « Meilleurs des Mondes » ? Quelle qualité d’interactions attendons-nous, que notre environnement physique ne nous apporte pas déjà ?
Il s’agit d’ausculter la manière dont ce « sentiment de solitude du citadin hyper-connecté » – qui mêle individualisme moderne, repli sur soi et narcissisme numérique – transforme nos rapports à l’espace public et dans l’espace public, de questionner le rôle que nous pouvons y jouer, individuellement et collectivement. Deux axes sont interdépendants : d’une part la question de la solitude et donc en négatif de la rencontre et du commun ; de l’autre l’hyper-connectivité comme un état de fait, un fantasme présent et un futur sur lequel il s’agirait de reprendre la main.
Ce jour où transition numérique et contexte sécuritaire vibrent de concert, c’est aussi la nécessité d’agir qui anime : marquer le pas de côté, donner un peu de pouvoir de dérogation. Agir par l’énonciation partagée d’un improbable récit. Retrouver de la complicité avec des habitants de l’anonymat. Soulever une horde de marcheurs, une joyeuse colonne de badauds dont la sécrétion d’adrénaline serait sous la perfusion poétique du crédo subversif de hackers et de street-artistes.
Dans cet état de toute urgence, prendre la parole en pleine rue nécessite d’être intelligible et interroge la capacité du discours techno-critique chers aux arts numériques à être audible dans l’espace public. Cette œuvre processuelle se revendique de l’acte politique cherchant finalement à questionner les enjeux écologiques, démocratiques et de vivre-ensemble posés à l’ère numérique. Je lui souhaite une écriture pro-positive, malicieuse, une joyeuse dénonciation, une désillusion à pleines dents, un cynisme convivial et tout sourire. Pas sans espoir ni sans plaisir.
Équipe artistique
En tournée : Direction artistique : Pierre Amoudruz / Texte : Pablo Jakob / Interprétation : Maud Charrel, Pablo Jakob, Charlie Moine / Création visuelle et projection : Pierre Amoudruz / Composition et interprétation musicale : David Guerra / Scénographie et mise en lumière : Charlie Moine / Régie Générale : Albin Chavignon.
En création : Comédienne : Chloé Martinon, Maud Charrel / Conseil scientifique : Thierry Joliveau, géographe – Université Jean Monnet, Jeanne Drouet, Anthropologue – CNRS / Mélanie Mondo, stagiaire en Cybergraphie / Conception et réalisation des équipements : Pierre Amoudruz, Charlie Moine, David Guerra, Albin Chavignon, Pierre Boggio / Costumes : Sigolène Petey / Création web : Claire Zuliani, Mélanie Mondo.
Production et diffusion : AADN – Arts et cultures numériques (Lyon)
Coproduction : Les Subsistances, laboratoire international de création artistique (Lyon) / Direction des Affaires Culturelles de Villefranche-sur-Saône / Mains d’oeuvres (Saint-Ouen – Saint-Denis).
Partenaires : Projet accueilli en résidence par le pOlau – Pôle des Arts Urbains (Tours), Le Lab.Lab – Laboratoire d’expérimentation numérique (Villeurbanne). Avec le soutien du Fonds [SCAN] DRAC et Région Auvergne – Rhône-Alpes.
Vidéaste, scénographe et touche-à-tout numérique, Pierre Amoudruz s’approprie les médiums du son et de l’image au fil de ses recherches artistiques, qu’il préfère collaboratives ou participatives. Directeur Artistique de l’AADN depuis 2005, il a à cœur de défendre des projets engagés, questionnant les usages et l ’impact des technologies au quotidien. Il réalise plusieurs créations pour la scène (Reverrance 2011, Dématérialisé 2016) et installations en espace public comme les Hommes Debouts (2009). Parallèlement, il assure la direction artistique de créations pluridisciplinaires et in situ comme le Labo Mapping (2012) ou Blind Sceno (2013). Il dirige les projets du Labo des Usages de l’AADN (@home 2011 et 2013 – Avatar’s Riot 2015). Avec la vidéo temps réel pour medium de prédilection et l’urbanisme au cœur de sa formation, sa pratique est maillée d’apprentissages éclectiques et d’associations mêlant programmation, électronique, conception et fabrication d’objets dans une droite philosophie d’autodidacte.
Multi-instrumentiste autodidacte, David Guerra se forme à l’électroacoustique et à la M.A.O (CFPM Villeurbanne, Conservatoire de Chalon-sur-Saône) pour asseoir ses connaissances et s’ouvrir d’autres champs d’exploration. Sous le pseudonyme Svindrön, il révèle son génie de la musique électronique fortement influencé par les papes de l’electronica et de l ’IDM. Sensible à l’art total, David Guerra collabore, en tant que compositeur, interprète et concepteur sonore, sur de nombreux projets artistiques où l’art sonore, la danse, l’art visuel, l’art plastique… vivent dans un temps unique. En 2012, il crée Reverrance avec Pierre Amoudruz, une performance musicale et visuelle (A/V) aux sonorités electro-pop warpienne, proposant une perception sensible et évolutive du temps. Il collabore sur de nombreux projets : Hypermetrop avec Hafid Sour et Beam’art, Mur sensible avec Theoriz studio en 2012, Noisy skeleton, une installation immersive et interactive qu’il crée avec David-Alexandre Chanel de Théoriz studio en 2014, ou encore Lumarium, une installation lumineuse et sonore, avec Thomas Pachoud.
Scénographe, technicien polyvalent, bricoleur hors pair, Charlie Moine est aussi performeur à ses heures et propose des dispositifs artistiques critiques et acerbes dans les réseaux de l’Art Contemporain. Collaborateur technique de longue date sur les interventions proposées In Situ par l’AADN (transformations d’espaces et scénographies multimédia), son terrain de jeu favori est cependant l’espace public. Il affiche de nombreuses collaborations dans le milieu des arts de la rue et assume depuis 2 ans la régie générale des spectacles de la compagnie Les 3 Points de suspension.
Du 4 décembre 2017 au 13 décembre 2017