"KAWAÏ HENTAÏ"
KARELLE PRUGNAUD
CIE L’ENVERS DU DECOR
Théâtre - Cirque Hybride
5. 6. 8. 9. 10 février 2010
19h30 (relâche le 7)
Le kawaï japonais est pour Karelle Prugnaud une machine à fantasmes. De ces corps archétypaux, de ces petites filles trop sages, ou de ces vieux messieurs se prenant pour des enfants, elle tire une matière scénique qui raconte une société plongée dans le refus de la réalité et tentant de normaliser l’intime. Ce qui l’intéresse : le rapport au désir de ces corps mis à distance d’eux-mêmes. Entourée de comédiens et de circassiens (jonglage, yoyo, contorsion, sangles...), elle propose un barnum électro manga déambulatoire. Six étapes très visuelles pour une plongée dans un univers manga que nous n’imaginions pas.
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Voir le dossier pédagogique (pdf/ 864ko)
Résidence : du 18 janvier au 4 février 2010
Babel : Rencontre lun 8 fev après la représentation de ’’There is no more to end’’ de Jeremy Wade
Chantier : Sam 23 jan à 18h30
Week-end de pratique artistique 12.13 fev 2010 - Annulé
’’Le mythe : entre archaïsme et contemporain’’

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Vous êtes une jeune artiste qui a été formée au théâtre à Lyon, aujourd’hui que faites-vous ?
Karelle Prugnaud : Je travaille plus sur la déconstruction du langage, sur la manière dont la parole peut se poser dans un rapport musical ou sur un mouvement. Ce sont plutôt des installations, aux frontières de l’art contemporain, des successions de tableaux animés par des corps.
Le corps est très présent dans votre travail ?
Je travaille beaucoup sur le rapport au corps, au désir, à la chair, sur le rapport entre l’archaïsme, l’animalité et l’humain. Toutes les transformations du corps m’intéressent et j’ai exploré le champ des figures mythologiques. Comment peut-on retraduire cela dans des rapports plus contemporains avec donc des figures plus dessinées, des archétypes d’aujourd’hui, des figures mi-homme, mi-animal, c’est une des parties de mon travail. La nudité première transposée dans un rapport plus citadin, livrée à la technologie me semble aussi intéressante. La confrontation de cette figure primaire, nue, et du corps virtuel m’intéresse.
Pourquoi vous intéressez-vous aux mangas?
Parce que les héros de mangas sont des archétypes esthétiques aussi, dans le refus du vieillissement. Et que ces personnages de bandes dessinées sont devenus des supports à fantasmes. Ce sont ces clichés poussés à l’extrême. Cette idée de la recréation de ces personnages dessinés qui sont soudain plus forts que le réel me passionne.
Le virtuel vous intéresse beaucoup ?
Ce qui m’intéresse c’est de mélanger l’image totalement virtuelle et l’art vivant, une image qui amène une certaine prise de pouvoir sur le spectateur et une certaine distance. Moi je suis un pur produit de la génération télé. J’ai été éduquée à ça. Pour nous, l’idée du modèle est très présente. Pour moi, il s’agit de comprendre comment ce modèle-là rentre dans l’intime.
Votre intérêt pour le monde du manga est donc lié à la fascination de l’icône ?
Oui, les fans de mangas poussent plus loin encore cette idée de la fiction ’’incorporée’’. Lorsqu’on regarde des dessins animés pornos Hentaï, je trouve incroyable que le fantasme puisse se déployer sur des corps aussi virtuels à travers des images si régressives et si naïves. On est dans une jeunesse à retardement qui refuse de façon violente le vieillissement de la chair, du corps, de l’humain finalement. On aime des figures de poupées, on n’est plus dans un rapport à la vie mais juste dans une fuite de la mort. Mais le manga n’est pas que l’histoire d’un individu, c’est aujourd’hui un courant générationnel, social, qui pousse des milliers de gens à revivre une jeunesse. Il y a des hommes de quarante ans qui n’ont jamais pu avoir de rapport avec des femmes, qui se font fabriquer des poupées à leur image, et ont une collection de figurines qu’ils habillent. Le fantasme qui existe dans le manga c’est la petite fille toute mignonne toute tendre avec le garçon maladroit. C’est la négation de la parole, du contact réel, seuls leurs fantasmes les autorisent à être dans la faille.
Ce monde du tout virtuel vous fascine ?
C’est une fascination et un cauchemar. Je trouve que l’on va de plus en plus vers cette fantasmatique du rapport. C’est très violent. Où se retrouve l’humain dans ces mondes-là ? Je trouve que nous sommes poussés de plus en plus dans des schémas qui n’autorisent pas à vivre la faille.
Parcours
Karelle Prugnaud, comédienne, metteur en scène, performeuse, a été formée à Lyon. Outre son travail d’interprète, elle crée des spectacles mêlant photos, vidéos, danse, théâtre et s’oriente vers une collaboration durable avec Eugène Durif, dont elle monte plusieurs textes. Ses dernières mises en scène sont, ’’Cette fois sans moi’’ au Théâtre du Rond-Point et ’’Bloody Girl’’ au Quartz de Brest en 2005, ’’La Nuit des feux’’ au Théâtre national de la Colline en 2008 et ’’4 Sous d’CirQ ou Le Cirque des Gueux’’ avec le Cirque Baroque en 2009.
Artiste de cirque, jongleur, (yoyo, diabolo), Yukihiro Suzuki pratique aussi la danse contemporaine, le Butô, la flûte à bec et la clarinette. Il se forme entre 2004 et 2006 au Centre National des Arts du Cirque de Châlons. Il est champion du Japon de Yoyo et obtient la deuxième place des championnats du Monde de cette même discipline en Floride. Il a suivi de nombreux stages de jonglerie avec Tim Roberts, Jörg Müller...; de danse avec Yumi Fujitani, Kitsou Dubois, François Veyrunes...; de magie avec Raphaël Navarro, Gaëtan Bloom... En mars 2008, il travaille dans le cabaret de Philippe Découflé présenté dans le cadre d’Antipodes au Quartz.
Distribution
Dramaturgie : Eugène Durif.
Mise en scène : Karelle Prugnaud.
Dessins : Princesse Connard.
Lumières : Jean-Louis Portail.
Musique : BobX. Costumes : Nina Benslimane.
Vidéos : Gérald Groult, Maximilien Dumesnil.
Avec : Yukihiro Suzuki, Gabrielle Jeru, Eugène Durif, Christophe Carasco, Sylvaine Charrier, Bob x, Julie Nicol, Mayumi Shimizu... les comédiens amateurs (Gilbert Caillat, Robert Jessel, Alain Claudinon, Alain Montandon)
Costumes : Nina Benslimane assistée de Anaïs Pinson
Remerciements à Antonin Gellibert
Mentions
Résidence & coproduction : Les Subsistances / Lyon / France.
Avec le soutien de : Sirque-Pôle cirque / Nexon en Limousin, Regards et Mouvements (Pontempeyrat).
Avec le concours de : Ministère de la Culture et de la Communication (DRAC Limousin).
Tarifs
12 € / 9 € / 6 €
Pass’ 2 spectacles Manga2
20 € / 16 €
Durée
1h environ en déambulation