"THERE IS NO END TO MORE"
JEREMY WADE (US/D)
Danse
5. 6. 8. 9. 10 février 2010
21h (relâche le 7)
Nounours, arc-en-ciel, petits robots et poses enfantines : nous vivons dans un monde où l’injonction à consommer toujours plus est des plus douces. De l’univers du manga et du kawaï, Jeremy Wade a gardé l’espace de fantaisie, infantile et utopique pour souligner combien il nous pousse agréablement vers le plus implacable vide. Jeremy Wade, chorégraphe berlinois d’origine new-yorkaise, invente au fil de ses créations une manière très singulière de faire entrer le corps dans la danse : expressionniste, intense et acérée. Ici, il poursuit son expérimentation musicale, mais il rajoute la parole, et les illustrations d’un grand mangaka japonais pour venir troubler les couleurs de la pièce, jusqu’à la disparition.
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Résidence : 22 octobre au 19 novembre 09 et 1er au 10 fevrier 2010
Babel : Rencontre lun 8 fev à l’issue de la représentation
Chantier : Mer 18 nov à 19h30

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Pourquoi vous intéressez-vous au côté ’’mignon’’ (’’kawaï’’) de la culture manga ?
Jeremy Wade : Kawaï en japonais signifie mignon, et représente une énorme mode commerciale d’ampleur internationale, où l’on trouve de tout, des bandes dessinées aux films en passant par les jouets et les brosses à dents. La culture manga et kawaï au Japon est probablement le phénomène culturel de masse fondé sur une conception du corps totalement grotesque le plus manifeste. Le kawaï est un espace de fantaisie, super agréable, infantile et utopique. Hors contexte, ça peut avoir l’air terrifiant. Je voudrais aussi en savoir plus sur la manière dont le kawaï sert d’évasion aux masses dans une culture dominée par la tradition, la société de consommation et le stress quotidien. L’univers du kawaï fait parfaitement écho à l’un des principaux thèmes de mon travail, la juxtaposition de divers idéaux et comportements esthétiques pour illustrer à quel point les opposés sont en réalité proches, pour brouiller les frontières entre beauté et dégoût, innocence et violence, rire et pleurs... Ceci étant, l’oeuvre sera quand même ’’mignonne’’ et déjantée mais ma fascination initiale s’est déplacée du kawaï vers le thème ’’There is no end to more’’ (’’Il n’y a pas de fin au toujours plus’’), en gros l’excès absolu, le vertige, le vide, les options sans fin qui dominent nos sociétés au rythme effréné. L’homme face à l’intenable.
Vos derniers travaux étaient très incarnés, mais ’’There is no end to more’’ sera complètement différent. Comment expliquer ce choix ?
Il existe une certaine continuité entre les pièces, on y ajoute peu à peu divers éléments et méthodes de travail. Je veux être sûr de ne pas savoir à l’avance ce que je vais faire, autrement cela ne m’intéresse pas. J’essaye toujours de me pousser moi-même vers des territoires encore inexplorés. [...] Ce prochain spectacle sera plus cérébral que mes projets précédents. Notre imagination, je l’espère, va travailler à fond avec ce nouveau spectacle. Nous partageons notre hallucination avec les spectateurs en la projetant dans le lobe frontal de leurs cerveaux.
Cette pièce englobe de nombreux éléments virtuels, comment expliquez-vous ce choix ?
On joue à projeter des illustrations et des animations dans un espace à l’architecture étrange et écrasée. On jouera aussi avec des dessins épurés noirs et blancs créés par Hiroki Outska. Les illustrations seront tour à tour synchronisées ou non avec la performance. On les utilise pour soutenir le propos ou pour bouleverser ce qui se passe sur scène. Hiroki est un dessinateur de manga connu, il peut dessiner tout et n’importe quoi. Le choix d’options possible est donc terrifiant mais c’est aussi génial. Après avoir passé un mois au Japon, je suis complètement fasciné par la pureté des illustrations et animations japonaises. Le kawaï est partout, à Tokyo par exemple la police est représentée par un écureuil. J’aime flotter dans cette irrationalité et jouer à réinventer et réécrire certaines formes bien fixées en les transformant en dessins animés. Le flou entre la réalité et le virtuel résulte de l’esthétique du kawaï. Que se passe-t-il quand on trouve des yeux sur le siège des toilettes, qui se met à vous parler de manière sincère de choses importantes ? Cette performance parlera du bombardement total d’objets concrets sortis de leur contexte usuel, par le biais de textes, de vidéo et d’animation, d’une bande sonore et des corps. Il n’y a pas de fin, mais il y a toujours plus...
Parcours
Jeremy Wade, chorégraphe, danseur et musicien new-yorkais habitant à Berlin, explore le champ de la performance. Jeremy a reçu plusieurs récompenses dont le fameux New York Bessie Award 2006 pour le duo ’’Glory’’. Son dernier spectacle, ’’...and pulled out their hair’’, est une pièce pour cinq danseurs. Il a également créé un groupe de rock Aldoux, renommé Speller. Sa dernière création ’’Throwing rainbows up’’ a été présentée au Week_End Ça Tchatche ! en avril 2008.
Distribution
Créé et interprété par : Jeremy Wade & Jared Gradinger.
Textes : Jeremy Wade & Marcos Rosales.
Illustration : Hiroki Otsuka.
Dramaturgie : Eike Wittrock.
Video/ Animation : Veith Michel.
Création sonore : Brendan Dougherty.
Création lumière : Andreas Harder.
Scénographie : Katja Mitte/ Henning Ströh.
Direction technique : Christof Debler.
Administration / production : Barbara Greiner.
Mentions
Coproduction et résidence : Les Subsistances / Lyon / France, Hebbel am Ufer (Berlin) ; CCN Franche-Comté (Belfort).
Avec le financement de : Japan Society New York.
Avec le soutien de : Hauptstadtkulturfond (Berlin). Recherche au Japan soutenue par ACC (Asian Cultural Council, NY)
Tarifs
12 € / 9 € / 6 €
Pass’ 2 spectacles Manga2
20 € / 16 €
Durée
1h environ