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Contes
PERFORMANCE MUSICALE HORS SCIENCE / EN ANGLAIS
* Contes des sans-corps.
Comment peut-on s’extraire de son propre corps ? Pendant combien de temps peut-on rester en dehors de soi-même… avant de se perdre définitivement ? Tales of the Bodiless explore une condition difficile à imaginer à moins de l’expérimenter soi-même : un monde sans corps. Cette oeuvre visuelle et sonore nous propose une expérience exceptionnelle de spectateurs. La hiérarchie des sens est bouleversée jusqu’à interroger le tangible. Plus proche des arts visuels, de la musique que de la danse, la chorégraphe nous entraîne dans ce qui ressemble à une exploration physique de la science-fiction.
“Tales of the Bodiless se développe ainsi en quatre paysages, quatre mouvements, quatre lieux de perceptions et de sensations, qui tour à tour évoquent la désintégration et le pourrissement, la névrose et l’agression, la joie et l’expansion exaltée, l’explosion et la dissipation. Mais, pour entrer dans ce monde sans corporalité le théâtre doit le premier abandonner son corps – la scène, et en prendre congé. Cela suppose de bouleverser la hiérarchie des sens telle qu’elle se précédente au théâtre : l’ouïe et le toucher supplantent la vue. Le corps des spectateurs, dernière créature palpable et vivante en présence, seule à donner aux fictions leurs temporalités, devient un champ de bataille sensoriel. ”
Bojana Cvejic, dramaturge.
“Je n’ai plus besoin d’être sur scène aujourd’hui. Par ailleurs, j’aime apprendre des choses différentes à chaque pièce sinon je m’ennuie. Je fais un art expérimental : je n’applique pas un
programme qui marche. Je veux que les spectateurs aussi expérimentent.” Eszter Salamon.
Dans la presse
“ Le témoignage et la parole prennent le pas sur la danse. "La fétichisation de la danse comme art pouvant tout dire ne me concerne pas, assène-t-elle. Personnellement, j'ai besoin des mots et ne peux d'ailleurs plus m'en passer aujourd'hui. Pour Tales of the Bodiless, j'ai aussi eu envie d'agrandir le cadre documentaire de mon travail pour spéculer sur quelque chose qui préoccupe tout le monde : la question du corps et de sa disparition. "
Tales of the Bodiless serait-il la cristallisation d'un détachement progressif du mouvement ? "Je n'ai plus besoin d'être sur scène aujourd'hui, déclare-t-elle. Par ailleurs, j'aime apprendre des choses différentes à chaque pièce sinon je m'ennuie. Je fais un art expérimental : je n'applique pas un programme qui marche. Je veux que les spectateurs aussi expérimentent.”
Rosita Boisseau - Le Monde.
Direction : Eszter Salamon / Conception, dramaturgie et texte : Eszter Salamon & Bojana Cvejic / Musique : Cédric Dambrain & Terre Thaemlitz / Conseiller musique : Berno Odo Polzer / Lumière et images : Sylvie Garot / Régie vidéo et assistant conception image : Bertrand Schacre / Design sonore : Peter Böhm / Directeur technique : Thalie Lurault / Assistant de répétition : Sasa Asentic / Enregistrement : Bart Aga / Voix : Polina Akhmetzyanova, Sasa Asentic, Ragna Aurich, Joanna Bailie, Patricia Barakat, Eleanor Bauer, Bérengère Bodin, Bojana Cvejic, David Helbich, Sayaka Kaiwa, Gérald Kurdian, Johan Leysen, Chrysa Parkinson, Jan Ritsema, Eszter Salamon, Michael Schmid, Terre Thaemlitz, Tracee Westmoreland parmi d’autres / Corps : Eszter Salamon, Sasa Asentic / Production, organisation, administration : Alexandra Wellensiek-Botschaft Gbr, extrapole-Agnès Henry.
Coproduction : KunstenfestivaldesArts (Bruxelles), Les Spectacles Vivants/Ircam-Centre Pompidou (Paris), Hebbel am Ufer-Tanz im August 2011 (Berlin), Pact Zollverein (Essen), steirischer herbst festival (Graz), Kampnagel (Hambourg), Les Subsistances (Lyon).
Avec le soutien de : Kaaitheater (Bruxelles), Kunstencentrum Buda (Kortrijk), Q-02 (Bruxelles), PAF (St. Erme) / Résidence de recherche : projet 6M1L-Centre chorégraphique national de Montpellier Languedoc-Roussillon / Prêt de studio : Centre chorégraphique
national de Rillieux-la-Pape / Projet coproduit par NXTSTP, avec le soutien du programme Culture de l’Union européenne, financé à l’aide de la Fondation Culturelle de la Fédération et le Fonds SACD.
Contes par Bojana Cvejic, dramaturge.
1er conte : The Bog (La Tourbière)
Tout commence d’une période indéterminée – ce peut être il y a cinq mille ans, et ce peut être demain – dans une tourbière. Une tourbière est une zone humide, un marécage, où s’accumule progressivement de la tourbe, un sol caractérisé par sa très forte teneur en matière organique, peu ou pas décomposée, et d’origine végétale. Les tourbières se forment généralement en climat humide, et résultent de pluies abondantes sur un sol acide et imperméable. Habitat sensible aux moindres variations de conditions, cet écosystème historique garde en lui la mémoire de la végétation et de la vie passée. De certaines tourbières, on a ainsi pu exhumer des corps enterrés depuis des siècles, dont les organes, la peau et les cheveux étaient extrêmement bien conservés – comme momifiés par la tourbe. Qu’en serait-il,
si nous décidions de dépérir telle que l’une de ces momies de tourbière, et ne faire plus qu’un avec le paysage ?
2ème conte : Dogs (Chiens)
Ce conte est un aperçu de notre monde, déserté par les humains et abandonné à leurs plus fidèles amis : les chiens ! L’histoire de l’humanité débute avec la chasse et la cueillette, activités qui n’auraient jamais évolué si nous n’avions pas apprivoisé des loups. Les chiens ont été domestiqués pour nous fournir divers services : chiens guides, chiens de chasse, chiens de garde, chiens d’aveugle, chiens thérapeutiques, chiens cobayes, esclaves
sentimentaux. Les origines du chien en tant qu’espèce restent ambigües : sa courte histoire biologique ne nous dit pas si le chien, cousin du loup, est né d’une mutation naturelle ou si l’homme en est responsable, au moins en partie. En élevant et sélectionnant des chiens depuis plus de trois siècles, les êtres humains ont façonné quelques dizaines de races de chien différentes, selon les qualités qu’ils souhaitaient privilégier. Au terme d’une longue période (15 000 ans) de soumission au maître humain, la nouvelle ère canine commence avec la décolonisation. Les chiens songent alors à leur avenir : serait-ce là l’occasion de poursuivre leur évolution libéré du joug des hommes ?
3ème conte : Substitution
Substitution est un monde au sein duquel la distinction entre les sexes laisse place à une distinction entre ceux qui n’ont plus de corps, et ceux qui en ont encore un. Cette relation entre les incarnés et les désincarnés, qu’on appelle “substitution”, relève de ce commerce connu sous le nom de “plus vieux métier du monde” : la prostitution. Dans le cadre de la “substitution”, les "clients", sujet au désir, sont les êtres désincarnés ; et leur désir est de retrouver les sensations des corps qu’ils ont perdu.
N’ayant plus de corps, ce désir les amène à rechercher ce plaisir physique auquel ils n’ont plus accès, par procuration, et auprès de ceux qui peuvent encore vivre les plaisirs des sens, grâce à leurs propres corps. Les substituts sont les seuls êtres qui peuvent encore jouir de leur corps. Ils se substituent aux désincarnés pour faire, jouer ou mettre en scène à leur place le plaisir sensoriel recherché. L’acte lui-même se fait sans contact physique, tout simplement parce que le contact physique est impossible entre un corps et un non-corps.
4ème conte : Dots (Points)
Les substituts pratiquent le sexe bactérien. Ceci n’est en rien la reproduction d’une espèce, mais la reproduction des particules d’un être – le substitut. Dans leur boulimie érotique, le corps des substituts grossit, devient obèse, enfle démesurément. Leur chair se dissout alors et s’émousse en des milliards de milliards de bulles microscopiques, organismes unicellulaires qui explosent comme des milliards de milliards de micro-orgasmes. A l’instant où la force de l’explosion se fait plus puissante que la force du désir, les substituts font l’expérience du plaisir ultime – comme une mort thermique de l’univers – et sont réduits en poussière. Ils deviennent alors particules, ou points, de masse infiniment petite.
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Dates de résidence:
Du 10 au 26 mars 2011
RDV autour de la création
Babel, rencontre avec l’équipe artistique :
vendredi 18 novembre à l’issue de la représentation
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