Creation artistique - Cours théâtre Lyon
« Ali »
Mathurin Bolze & Hedi Thabet / Cie Mpta
Cirque - acro
Résidence
10.11.12 octobre 08
’’Ali’’, c’est un numéro long, un rendez-vous sans un mot entre Mathurin Bolze et Hedi Thabet, deux acrobates hors pair. Tout est dans la rapidité, la dextérité et ce qu’elle représente là, pour ces deux corps qui appréhendent l’équilibre de manière dissemblable. Une rencontre du troisième type pour tenter de ne faire qu’un à deux têtes, trois jambes, quatre bras et deux béquilles. Une pièce courte pour rire de l’effrayant, se jouer du ’’pas comme les autres’’, parce qu’il y a là une bête de foire vivace en chacun de nous.
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En plus de ’’Ali’’, Mathurin Bolze met en chantier sa prochaine création ’’Du goudron et des plumes’’, tirée du roman de Steinbeck ’’Des souris et des hommes’’. Résidence aux Subsistances pour une création à l’automne 2009.
Avez-vous une idée de ce que sera votre création ’’Du goudron et des plumes’’ en 2009 ?
Mathurin Bolze : J’ai le désir d’essayer de nouvelles choses, de creuser de nouveaux rapports de jeu. ’’Du goudron et des plumes’’ part de quatre ou cinq interprètes et de la lecture de ’’Des souris et des hommes’’ de Steinbeck. Et en particulier du duo de Lennie et de George.
Qu’est-ce qui vous intéresse dans ce rapport ?
Le rapport de disproportion entre les personnages ?
MB : Pas vraiment, je souhaite montrer les petites différences de cette petite humanité, cinq personnes embarquées dans cet espace de scène, qui est une sorte de sol suspendu, un bateau, un radeau incertain, pas fixe ou qui peut devenir instable. J’ai envie que nous travaillions sur ce qu’il y a de Lennie et de George en chacun de nous. Et tout particulièrement, ce qui fait que ces deux-là s’entendent alors que tout devrait les pousser à faire chacun leur route, seuls. C’est le jeu entre les deux qui me semble être très fertile, rapide, plein d’humour et d’incompréhension.
Ce n’est pas une adaptation du roman, d’où cela part-il ?
MB : Le point de départ de ce travail est l’injonction de Lennie qui nous dit : ’’Et si vous regardiez le monde avec des yeux différents ?’’. J’ai l’impression là de continuer un travail. J’ai envie d’explorer aussi un rapport très clownesque entre un loyal et un auguste. Entre George qui va essayer de recadrer Lennie, de le remettre dans le droit chemin et Lennie qui va s’émerveiller de chaque chose mais qui va détruire, qui ne va pas contrôler sa puissance, pas savoir comment prendre le monde en compte.
Mais ce livre parle aussi de la violence, de l’angoisse ?
Si j’analyse l’écriture, tout se passe dans le dialogue, il a une pudeur inouïe, cette violence est présente mais dans quoi tient-elle ? C’est cela que j’ai aussi envie de soulever et de transposer sur le plateau. L’histoire est le drame d’un homme qui ne contrôle pas sa force et qui va tuer une femme. La violence c’est celle des hommes dans un ranch qui se noue autour d’une femme, c’est la violence de l’Amérique de 1929, de la crise, la cohorte des gens sur les routes. Mais Steinbeck dit ”quand on en vient à connaître quelqu’un, arrive l’amour bien plus souvent que la haine”. La violence de Lenny n’est pas une méchanceté : du point de vue de Lennie il n’y a pas de violence, il y a sa démesure physique et un cri qu’il veut faire taire. Il secoue pour faire taire. Il le décrit avec les souris, il leur caresse le museau mais comme elles mordillent, il sert un peu. Il n’a pas tué une souris, il a serré un museau. J’ai l’impression que la violence qu’un Lennie peut faire subir, puis subir et que par extension la société fait subir, est de cet ordre-là : on sert les museaux. On ne sait pas d’où vient cette violence, cette douleur sur le nez et on sent que c’est difficile à cerner.
Physiquement que va-t-il se passer sur le plateau ?
MB : Le texte ne sera pas présent sur le plateau, aujourd’hui je parle de la rampe de lancement, de la base de travail. Il y aura de l’acrobatie, des portés mais pas de trampoline. J’aimerais qu’il y ait un peu de manipulation d’objets et que beaucoup de sons émanent du plateau. Le défi est de recréer de la vie, des émotions autrement.
Parcours
Formé au Centre National des Arts du cirque, Mathurin Bolze a collaboré avec le collectif Anomalie au spectacle ’’Le Cri du Caméléon’’ chorégraphié par Joseph Nadj puis aux créations collectives ’’33 Tour de piste-concert cirque’’ et ’’Et après on verra bien...’’. Parallèlement, il collabore aux côtés de François Verret et Kitsou Dubois. En 2002, il crée ’’Fenêtres’’ puis en 2005 ’’Tangentes’’ aux Subsistances.
Formé à l’acrobatie et au jonglage, Hedi Thabet interroge le jeu d’acteur et le mouvement. En tant que metteur en scène, il conduit un projet de création en Tunisie puis initie un travail avec Mathurin Bolze en 2007. En 2008, il porte son regard sur le spectacle ’’Sway’’ de la Cie Les mains sales (dans le cadre de Jeunes Talents Cirque 08).
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Distribution
Avec : Mathurin Bolze et Hedi Thabet.
Régie : Jérome Fèvre ou Anna Samoilovich.
Diffusion : Julie Grange.
Production : Compagnie les mains les pieds et la tête aussi.
Avec le soutien : Les Subsistances / Lyon / France, Centre des arts du cirque de Basse Normandie (Cherbourg), Le Studio Lucien (Lyon).
"Ali"
Horaires ven 21h15, sam 19h30 et dim 16h30
Durée
25 min
Tarif 5 €
Résidence du 10 au 22 déc 07
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"Du goudron et des plumes"
Rendez-vous publics
Babel : mar 9 déc 08 à 18h30
Résidence
du 2 au 23 jan 08
du 18 nov au 9 déc 08