Odile Darbelley
& Michel Jacquelin /
Cie Arsène
« Ur Asamlet* »
* Littéralement :
le primitif Åsa Hamlet
Théâtre loufoque
23.24.25.26 avril 09
jeudi, vendredi 21h30 / samedi 19h30 / dimanche 16h30
Connaissez-vous Les Åsa, ethnie minoritaire du Grand Nord sibérien ? Odile Darbelley et Michel Jacquelin reconstituent un ’’polog’’, une yourte traditionnelle, où vont se rejouer les mythes et croyances loufoques de ces autochtones de la banquise, chasseurs de météores. Pour cette analyse in vivo d’une culture méconnue, le couple de scientifiques réunit d’éminents personnages dont les jumeaux Aki Anaghkak et Ika Anaghkik, Mona Hurri (critique d’art d’origine Åsa), Inouxouanga (’’l’homme qui bouine’’ en Åsa), Jack O’Metty (pompier mélomane), Judith Pancake (première peintre polaire) et le professeur Swedenborg (Suédois émigré qui découvrit les Åsa). Ils nous invitent aussi à partager un mythe Åsa, Ur Asamlet, vague ancêtre du héros shakespearien ’’Hamlet’’. Une aventure ethnographique au pays des longues nuits polaires. Une aventure fictive ou réelle ?
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’’Les Åsa sont une ethnie minoritaire et autochtone du Grand Nord sibérien. Vers la fin du paléolithique supérieur, on pense que les Åsa participèrent aux grandes migrations à travers le détroit de Béring, migrations qui aboutirent aux peuplements amérindiens.
La similitude d’un certain nombre de rituels Iso avec ceux pratiqués encore actuellement par les Åsa est d’ailleurs souvent avancée comme preuve de l’origine de ce peuplement. Aujourd’hui, il ne reste que quelques petits groupes d’Åsa, éparpillés sur la banquise (leur population est estimée à quelques centaines d’individus). On les appelle chasseurs de météores parce qu’ils vivent dans des zones toujours recouvertes de glace et de neige, là où tout objet solide retrouvé sur le sol ne peut venir que du cosmos...
Le Professeur Swedenborg, parti à la recherche des restes de l’expédition André (André, que le père du Professeur (le Général Swedenborg) aida dans la préparation de son voyage, et qui disparut alors qu’il tentait de rejoindre le pôle en ballon), découvrit les Åsa et étudia les conséquences de la chute de divers objets tombés du ballon (petits pois, bol, etc.) sur le comportement et les rituels de ces populations. Il ramena de son expédition un recueil de notes (qui aurait fait référence s’il n’avait été soigneusement tenu caché par son auteur) et les preuves de l’origine Åsa de sa femme de chambre mythique Hanna Hurri (qu’il fit cependant passer par commodité pour Inuit). On trouve encore aujourd’hui, dans certaines processions de masques Åsa, l’effigie du Professeur. Pendant la longue nuit polaire, passées les cérémonies du coucher du soleil, les chamans Åsa pratiquent un théâtre d’ombre dans des igloos rituels, aux blocs de glace savamment agencés. C’est là qu’avec une rapidité extraordinaire, l’histoire se transforme en mythes. Dans la tension de ce théâtre d’ombre, entre feu et glace, autour des chamans, se soude le savoir du groupe, groupe qui seul, dans ce milieu particulièrement hostile, permet à chacun de survivre.
Cependant, face à cette présence très forte de la tribu, les Åsa, individuellement, sont confrontés à une extrême difficulté dans leurs différenciations : troubles de la personnalité, confusion de personnes, de sexes, etc. La présence des masques dans de nombreuses cérémonies, en particulier les cérémonies funéraires (depuis les étonnants masques de graisse, jusqu’aux masques à portes, sortes de tabernacles pour visages ou parties de visages), est un des signes de cette quête d’une identité au sein de la collectivité.
Enfin les Åsa ont développé, et c’est un des traits les plus originaux de leur système, une relation particulière au temps. Pour eux, le temps c’est de l’espace, car plus on s’enfonce profond dans la glace, plus on remonte le fil du temps, de génération en génération, vers les origines.’’
Michel Jacquelin et Odile Darbelley
L’observation de l’Ur Asamlet s’appuie sur les notes et croquis d’Arthur Beaver, Jean Malaurie, Mona Hurri et du Professeur Swedenborg. D’autre part, on peut connaître une parenté entre cet Ur Asamlet et des fragments visibles d’Antonin Artaud, Louise Bourgeois, Pierre Dac, Marcel Duchamp, Henri Michaux, Shakespeare, Virginia Woolf…
Parcours
Michel Jacquelin est diplômé de lʼAgrégation dʼArts Plastiques et d’une thèse sur la photographie. Il mène en parallèle deux activités : celle de plasticien et celle de photographe pour le théâtre et la danse (il photographie en particulier les spectacles dʼA. Vitez, T. Kantor, P. Bausch, C. Régy, W. Forsythe et collabore à de nombreuses revues comme Théâtre/Public, La Revue du Théâtre, Mouvement). Il aborde la scénographie en 1992 (spectacles de R. Dubelski, C. Jehanin, M. Guerre, C. Bokhobza, C. Hernandez, X. Marchand et O. Grandville). Il crée à partir de 1993 ses propres spectacles/performances en collaboration avec O. Darbelley.
Odile Darbelley entreprend une formation de comédienne (Y. Sévasticoglou, A. Vitez, J. Lassale) tout en poursuivant des études universitaires à Paris III (maîtrise de Lettres Modernes et D.E.A. de Théâtre). Elle est coresponsable de la chronique ’’Arrêt sur image’’ à Théâtre/Public. Elle pratique régulièrement la musique et la danse.
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Distribution
Réalisation : Odile Darbelley & Michel Jacquelin.
Avec : Odile Darbelley, Laetitia Llop, Arnaud Carbonnier, Pierre Clarard,Chicco Gramaglia, Michel Jacquelin, Dany Kanashiro.
Et les Åsa : Kara, Hareballs, Aki Anaghkak et Ika Anaghkik, Ag Kru (distribution variable selon les jours et l’état de la banquise)
Musique : Cyril Hernandez.
Son : François Weber, Jean-François Thomelin.
Administration : Guy Merlant.
Mentions
Production : Association Arsène, Fondation Professeur Swedenborg pour l’Art Contemporain, Théâtre Garonne, Scène Nationale 61 d’Alençon.
Coproduction : Les Subsistances / Lyon / France.
Avec le soutien de : A Space for Live Art.
L’Association Arsène est conventionnée par la DRAC Île de France.
Tarif
5€
Durée
1h30
Résidence
du 20 au 26 avril 09