Spectacle Lyon - Médiation culturelle
« À notre insu »
Turak / Michel Laubu /
Musique de Rodolphe Burger
Création théâtre d’objet / tout public
représentations du 2 au 13 décembre 08 à 20h
(relâche les 7 et 8)
Des couteaux qui chutent, des disparitions, dans chaque maison des indices. ’’A notre insu’’ est construit comme une intrigue policière, comme une reconstitution des faits dont les spectateurs deviennent les témoins, voire les suspects. Mais pas d’angoisse dans ce monde de suspens. Michel Laubu possède une tendresse inégalée pour ce petit monde qu’est l’île ou le quartier, pour les trognes et leurs vieilles habitudes, leurs collections de vieilles casseroles et de toiles cirées. Il poursuit son chemin avec Rodolphe Burger qui a écrit des morceaux de musique pour chaque indice. Sur scène des marionnettes, des comédiens, des musiciens pour démêler avec émerveillement les écheveaux de nos petits meurtres intimes.
’’S’amuser à décaler, mettre en mouvement, regarder comment s’écrit l’image. C’est pour cela je crois que le théâtre d’objet m’intéresse : écrire avec le hors cadre, montrer les outils.’’ Michel Laubu
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Et aussi autour de la création - Avant et après le spectacle.
Installation/exposition "Appartement en chantier"
Chaque meuble est le lien d’une installation visuelle, motorisée, sonore qui met en mouvement un peuple inventé. Tel un séjour pour guitares électriques assiégées (sept chaises, des guitares électriques fixées aux chaises, des moteurs d’essuies glaces et couteaux de cuisine qui viennent ensemble frapper, frotter, faire parler les cordes des guitares...
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Pouvez-vous nous raconter ce que vous savez d’’’A notre insu’’ ?
Michel Laubu : Au-delà du travail habituel, celui de réunir des objets, des dessins, comme lorsqu’on fait de l’archéologie, le travail plus spécifique lié à cette pièce est en cours. C’est une enquête policière et l’on travaille comme si l’on menait l’enquête : on a des pièces à conviction, des présomptions d’innocence... C‘est le prolongement de l’aventure autobiographique d’’’Intimae’’ où je parle d’une île en Moselle, à force de travailler là-dessus j’apprends à aimer cet endroitlà. Le point de départ est une fiction, une île rebaptisée ’’l’île
aux poignardés’’ parce qu’un jour les gens sont retrouvés couchés au sol avec un couteau de cuisine ordinaire dans le dos. On sait que personne n’a quitté l’île, ils sont donc tous à la fois victimes et suspects. C’est un peu la population de la Moselle, au moment où on a fermé tous les puits de mine : une population poignardée. Tout à coup des couteaux sont tombés du ciel et les ont cloués sur place. Souvent je travaille de manière assez naïve, je construis et je comprends les choses dans un deuxième temps. Là, j’ai réalisé assez vite ce dont je voulais parler. Avec le développement industriel, mes grands-parents maternels sont venus d’ex-Yougoslavie dans des conditions terribles pour travailler dans les mines de charbon. Et puis on a fermé les puits de mine et on les a laissés. Plus besoin d’eux, on les a abandonnés. Je crois qu’inconsciemment, j’avais envie de parler de ça.
Comment se construit l’intrigue policière ?
ML : Sur cette île il y a quatre maisons et je me suis inspiré des voisins des quatre maisons autour de celle de mes parents : M et Mme Schlichter, M Kieffer, Mme Héléna. Sur le principe de l’enquête policière, on va faire une reconstitution de ce qui s’est passé dix minutes avant le crime pour chercher une piste mais on ne va en trouver que des fausses. Les personnages manipulent sans arrêt des couteaux de cuisine mais le danger est ailleurs, ils ne le sentent pas venir. On va faire quatre fois la reconstitution, les dix mêmes minutes vues dans chaque maison.
C’est la première fois que vous vous confrontez à la narrativité, n’est-ce pas ?
ML : Oui et ça permet de rester sans texte, pour moi c’est un exercice. Comment raconter, donner les signes. J’aime bien ce côté elliptique, puzzle. Il y a un côté amusant de la reconstitution parce qu’on travaille avec des marionnettes. Finalement tous nos spectacles sont des reconstitutions. S’amuser à décaler, mettre en mouvement, regarder comment s’écrit l’image. Dans le théâtre d’objet, on travaille sur le hors cadre du récit : le spectateur voit ce qui permet de raconter et cela raconte d’autres choses. On fait les nuages mais les nuages se fabriquent avec un bout de coton. Le bout de coton tient avec une vieille pince multiprise et la poésie même naît de ça : du coton et de la pince. C’est pour cela je crois que le théâtre d’objet m’intéresse : écrire avec le hors cadre, montrer les outils.
Et côté musique ?
ML : C’est Rodolphe Burger qui a écrit la musique. C’est un opéra noir, comme roman noir mais aussi comme gueule noire. La dramaturgie est complètement liée à la partition et ce n’est pas une musique écrite sur un spectacle, la musique le précède. C’est aux acteurs d’essayer de rentrer là-dedans, on va fouiller et utiliser cette musique comme pièce à conviction. Rodolphe a écrit quatre morceaux de dix minutes pour les quatre reconstitutions. Physiquement, il ne peut pas être sur le plateau durant les représentations, on a donc imaginé une bande son avec deux musiciens qui jouent en direct, en dialogue avec celle-ci. Quatre bandes sont les ambiances de chaque maisonnée. Il a posé quatre événements sonores qui arrivent exactement au même moment sur chaque morceau. Les comédiens devront travailler avec cette contrainte.
Cela fait beaucoup de contraintes de jeu ?
ML : Oui, des contraintes... et des zones d’ombre mais elles sont très définies. D’habitude tout s’écrivait avec les comédiens sur le plateau, au premier jour des répétitions tout était encore possible... Ce cadre fixe, c’est une nouvelle manière d’écrire.
Parcours
Michel Laubu est le guide officiel de la Turakie, ethnologue, linguiste, archéologue et en tout cela artiste. Il invente un théâtre mêlant la marionnette et le théâtre d’objet. Dès son premier spectacle, le Turak impose sa vision d’un théâtre au foisonnement imaginaire rare. Depuis quelques années, Michel Laubu s’interroge sur le renouvellement des dispositifs scéniques, il affirme sa volonté de évelopper de nouveaux champs d’écritures, de nouveaux outils permettant au théâtre d’objet de garder ses qualités d’intimité tout en développant des formes de plus grande envergure. Ce qui intéresse particulièrement Michel Laubu dans le travail avec les marionnettes, c’est la silhouette qui est derrière, l’ombre de celui qui tient l’objet, qui le met en mouvement. Les comédiensmarionnettistes font corps avec leurs créations et l’on peut admirer la coordination de leurs gestes, l’habileté et la grâce de leurs mouvements, leur façon de faire jaillir la poésie et la magie de presque rien.
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Distribution
Auteur, metteur en scène, scénographe : Michel Laubu Avec la complicité d’Emili Hufnagel.
Interprètes : Acteurs / Laurent Bastide, Carlo Bondi, Henri Bruère-Dawson, Jean-Pierre Hollebecq ; Acteurs- musiciens / Frédéric Roudet, Laurent Vichard.
Construction décors et personnages : Emmeline Beaussier, Charly Frénéa.
Composition musicale : Rodolphe Burger, avec la participation de Marco De Oliveira.
Lumières, son et régie générale : distribution en cours.
Production : Turak Théâtre.
Coproduction et résidence : Les Subsistances / Lyon / France.
Production : Turak Théâtre.
Coproduction : Le Volcan - Scène nationale du Havre, La Comédie de Béthune - Centre Dramatique National, Le Bateau Feu – Scène nationale de Dunkerque, L’Allan – Scène nationale de Montbéliard.
Création en résidence : Les Subsistances / Lyon / France, L’Allan - Scène nationale de Montbéliard.
Avec le soutien de : l’ADAMI et du CNT - aide à la création - (demande en cours).
Le Turak est en convention avec le ministère de la Culture et de la Communication, D.R.A.C. Rhône- Alpes et la Région Rhône-Alpes.
Il est subventionné par la Ville de Lyon et reçoit régulièrement le soutien de Culturesfrance pour ses projets à l’étranger.
Durée : 1h15
Tarifs : 12€ / 9€ / 6€
PASS’ 2 SPECTACLES 20€ / 16€
Rendez-vous publics :
Stage théâtre d’objet : ven 17 & sam 18 oct 08
Visite (ré)créative : sam 15 nov à 16h
Soupe à la répèt’ : lun 24 nov à 19h30
Babel (Rencontre à l’issue de la représentation) :
jeudi 4, vendredi 5, jeudi 11 décembre
Résidence
du 3 nov au 13 déc 08