Belinda Cannone « Entre les bruits » (L’Olivier)
Lecture à 3 voix (1 auteur + 2 comédiennes)
Mercredi 24 juin à 20h / Durée : 45 min / Gratuit
Peut-on trop entendre le monde ? Belinda Cannone dans un délicat roman-fable nous invite à apprivoiser le bruit assourdissant de notre temps.
Jeanne a l’ouïe si fine qu’elle entend tout. Le crissement des griffes d’une souris dans la maison
voisine. Ou le gémissement d’une renarde au fond de la forêt. Ou le flic-flac de la pluie sur les
feuilles d’un arbre éloigné. Toutes ces choses l’inquiètent plus qu’elles ne l’émerveillent. Jeanne
a onze ans. Elle aimerait comprendre ce qui lui arrive.
Jodel est un homme qui possède le même don – talent ? handicap ? – que Jeanne. Lorsqu’ils se
rencontrent, il décide de lui apprendre à maîtriser cette faculté étrange qu’ils ont en commun.
Une merveilleuse amitié naît entre eux, une amitié joyeuse et studieuse.
Mais, très vite, tout se complique : une musicienne amoureuse, un fait divers sordide, les Renseignements généraux, un groupe de marginaux, un criminel de guerre non repenti font tour à tour
irruption dans cette histoire parfaitement logique et totalement rocambolesque.
Parcours
Romancière, Belinda Cannone a publié plusieurs romans dont Lent delta (Verticales, 1998), Dernières promenades à Petropolis (Le Seuil, 1990), L’homme qui jeûne et Entre les bruits (Éditions de l’Olivier, 2006 et 2009). Elle est aussi essayiste : outre ses essais consacrés aux rapports entre littérature et musique, elle a publié des livres très remarqués, L’Écriture du désir (Calmann-Lévy, 2000, prix de l’essai de l’Académie française), Le Sentiment d’imposture (Calmann-Lévy, 2005, "Folio" Gallimard, 2009, grand prix de l’essai de la Société des Gens de Lettres) et La bêtise s’améliore (Stock, 2007). Elle vient de publier un roman : Entre les bruits (L’Olivier, 2009)

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Extrait
« Nous retournerons dans la clairière et nous nous installerons sur nos écoutoirs, comme de royales créatures sylvestres. Telle que je te connais, impatiente, tu demanderas tout de suite à quoi peut bien ressembler le son des étoiles. Nous verrons bien – Nous entendrons bien, corrige Jeanne –, mais je peux déjà te dire que cette fois encore, tu ne devras pas rester coincée entre tes deux oreilles. D’abord tu verras, tu auras l’impression que les sons viennent de toi, du plus profond de toi, qu’ils sont tiens. Mais si tu les écoutes bien, tu admettras qu’ils ne sont pas particuliers, qu’ils te traversent comme ils traversent les autres, seulement toi tu sais les entendre passer et si tu t’entraînes, tu sauras les reconnaître et les ordonner. Le son des étoiles se manifestera (peut-être) dans le creuset de tes oreilles, mais tu dois savoir que depuis la nuit des temps, il voyage dans l’univers et il appartient à tout le monde. La nuit des temps ? Demanderas-tu. Oh, je t’entends déjà. Cela veut dire longtemps, mais un vrai long temps, pas comme le tien, non, le grand long temps des montagnes, des océans, cela veut dire presque, écoute-moi bien, presque, depuis l’origine du temps. »