Spectacle Lyon - Cours théâtre Lyon
« Gombrowiczshow »
Sophie Perez &
Xavier Boussiron / Cie du Zerep
Création / théâtre
représentations du 5 au 7 novembre 08 à 20h
Non, Perez et Boussiron ne ’’montent’’ pas Gombrowicz ou, s’ils le font, c’est à cru, s’emparant de l’oeuvre comme on dompte une bête avec poigne, tendresse et un brin de sauvagerie. Ces enfants terribles du théâtre et des arts visuels posent sur l’oeuvre de celui que l’on considère comme l’un des plus grands dramaturges du XXe siècle un regard renouvelé. ’’Gombrowiczshow’’ se présente comme un essai, une chronique ou une vaste allusion à l’ouvrage ’’Les envoûtés’’. Un show où est convoqué Gombrowicz sous toutes les coutures. Une revue ayant pour étrange mission de distraire ses semblables, une ’’fête à Witold’’ à l’occasion du quarantième anniversaire de sa mort, intense, profonde et déconnante.
’’Ce n’est pas un hommage, c’est comme si on bossait avec un collègue. Sauf qu’il est mort et que nous ne l’avons pas connu... mais au fond nous l’avons très bien compris.’’ Xavier Boussiron
’’Qu’est-ce qu’il y a entre la quenelle et la danse contemporaine ? Nous.’’ La Compagnie du Zerep
’’J’aime cette chose intelligente chez les Français, qu’ils ne s’engagent pas d’une façon trop extrême dans rien.’’ Witold Gombrowicz
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Pourquoi vouloir travailler sur Gombrowicz ?
Sophie Perez : Ça fait belle lurette que nous avions envie de nous plonger dans son oeuvre. Lorsque nous nous sommes rencontrés il y a dix ans, nous étions tous les deux fans d’Elvis et de Gombrowicz. On a tout lu. Depuis qu’on se connaît et qu’on travaille ensemble, il y a toujours des bribes de ses textes qui traversent notre travail, il y a toujours un peu de Gombrowicz.
Qu’est-ce qui vous intéresse dans l’oeuvre de Gombrowicz ?
Xavier Boussiron : Une posture qui dépasse la littérature, une drôle de manière de gérer la philosophie et son écriture font de lui plus un artiste qu’un écrivain. Il ressort de son fonctionnement une énergie très forte. Nous avons pris ’’Les envoûtés’’ comme base du ’’Gombrowiczshow’’. ’’Les envoûtés’’ manient un esprit parodique très fort : faire un roman dans le ton d’un roman de gare (comme il le dit lui-même) mais dans lequel il arrive à réinsuffler les choses essentielles à sa démarche artistique. Dans ’’Les envoûtés’’ on retrouve les notions propres à Gombrowicz : une espèce de drôle de matière psychique qui est à l’oeuvre, une espèce de maturité qui est l’apanage de tous, que ce soit les personnages haut placés ou les plus fragiles. Ce serait une sorte de lutte des classes de la psychologie.
Vous souhaitez traiter l’ensemble de l’oeuvre, comment l’adapterez-vous au théâtre ?
SP : Paradoxalement, ce qui nous intéressait était en dehors du théâtre : c’est ce qui avait rapport avec du Goya, de la cascade, de l’épuisement, avec du symbolisme, avec ce qu’il appelle le déferlement de gueules. Je trouve que ce sont des choses proches de ce que l’on traverse habituellement dans notre théâtre. Les rapports de manipulation entre les êtres, l’idée de la peinture, les rythmes étranges, les accumulations puis les choses très étirées. Le point de départ de ’’Les envoûtés’’, c’est lorsqu’avec un copain, Gombrowicz s’est dit : on va gagner du fric, on va écrire un roman de gare. Tout d’un coup faire une oeuvre populaire s’est avéré pour lui beaucoup plus complexe que d’écrire pour une ’’élite’’. Je trouve que c’est assez parallèle avec le travail que l’on fait qui peut être très critique mais aussi très simple à appréhender.En fait Gombrowicz parle toujours du problème de la forme, mais il y a aussi une sorte d’avalanche de mots, d’idées complexes. Pour l’écriture de notre spectacle, nous allons utiliser des extraits des ’’Envoûtés’’ (fil rouge de la pièce), des extraits des ’’Entretiens (Testament)’’, une interview par Michel Polac et nos textes. Cette création est un hommage à Gombrowicz, une fresque autour de cet auteur.
C’est une histoire de Gombrovicz ?
XB : Ce n’est pas une biographie non plus, on ne raconte pas sa vie, mais il s’agit de raconter le fonctionnement de son oeuvre. Il y a une forte pratique du mot bien sûr, mais il y a aussi une forte pratique de la mise en scène et de l’intrigue, dans la manière dont il exploite les formes préexistantes à la fois pour les ratatiner ou les développer. Et là c’est tout le problème de la parodie, savoir si nous faisons reposer notre travail sur des choses que nous aimons fondamentalement ou que nous détestons fondamentalement.
La parodie, vous l’avez explorée avec Musset, ce sera de la parodie de Gombrowicz ?
XB : Musset, on avait une dent contre ce qu’il représentait. On y allait à rebrousse poil. Le risque avec Gombrowicz, c’est qu’on a un très fort intérêt pour lui. Moi, je ne connais vraiment qu’une dizaine d’auteurs et il en fait partie. Entre Jarry, Brautigan, Schopenhauer, Gross. Comment le traiter ? C’est ce qu’on va essayer de résoudre. Ce n’est pas un hommage, c’est comme si on bossait avec un collègue. Sauf qu’il est mort et que nous ne l’avons pas connu... mais au fond nous l’avons très bien compris.
Parcours
Xavier Boussiron, diplômé des Beaux-Arts de Bordeaux, a créé notamment des concerts performances de "série B" sous le titre "Menace de mort et son orchestre". Sophie Perez, diplômée de l’ESAT et ancienne pensionnaire de la Villa Médicis de Rome, développe un travail autour de lieux et de textes atypiques. Ensemble, ils conçoivent, réalisent entre autres "Leutti" (conférence sur les maladies nerveuses), "Le coup du cric andalou" au Manège de Maubeuge et au Centre Georges Pompidou, "Laisse les gondoles à Venise" au Théâtre National de Chaillot, puis "Enjambe Charles" au Centre Pompidou en 2007 et 2008. En 2007, ils ont créé aux Subsistances "Faire mettre" lors du Week_End Ça Change ! Au Festival d’Avignon 2008, ils collaborent à la création d’Olivier Dubois intitulée "Faune(s)".
Ecrivain polonais d’avant-garde, exilé en Argentine à 35 ans, Witold Gombrowicz (1904-1969) revendique les libertés et la créativité individuelles dans ses oeuvres. Ses romans et pièces de théâtre sont caractérisés par une analyse psychologique profonde, un certain sens du paradoxe, un ton anti-nationaliste et absurde, voire insolemment léger et gai. Auteur des romans "Ferdydurke" en 1936, "La Pornographie" en 1960, "Cosmos", 1964 (Prix International de Littérature en 1967) et des pièces "Yvonne, Princesse de Bourgogne" en 1938, "Le mariage" en 1965, "Opérette" en 1967.
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Conception : Sophie Perez et Xavier Boussiron.
Textes : Witold Gombrowicz, Sophie Perez, Xavier Boussiron.
Scénographie : Sophie Perez et Xavier Boussiron.
Costumes : Sophie Perez et Corine Petitpierre.
Musique : Xavier Boussiron.
Images et régie générale : Laurent Friquet.
Lumière : Fabrice Combier.
Avec : Sophie Lenoir, Stéphane Roger, Gilles Gaston-Dreyfus, Françoise Klein, Marlène Saldana ; et les musiciens : Marie-Pierre Brébant, Xavier Boussiron.
Régie lumière : Jérôme Delporte.
Son : Sébastien Villeroy.
Régie plateau : Anne Wagner dit Reinhardt.
Administration : Sophie Pulicani.
Coproductions et résidences : Les Subsistances / Lyon / France, Compagnie du Zerep, Théâtre National de Chaillot, Nouveau Théâtre d’Angers - Centre Dramatique National des Pays de la Loire, CNDC Centre national de danse contemporaine - Angers , Centre National de Création et de Diffusion Culturelles de Châteauvallon.
Avec le soutien d’ARCADI.
Durée : 2h
Tarifs : 12€ / 9€ / 6€
PASS’ 2 SPECTACLES 20€ / 16€
Rendez-vous publics
Babel : jeu 6 nov à l’issue de la représentation
Résidence
du 1er au 13 oct 07
du 24 au 28 juin 08
du 27 oct au 7 nov 08